Les séries sérielles ou immobiles se prêtent en effet davantage à des pratiques collectives (Les Simpson, Friends, NCIS...) […]. Ces séries concernent en outre des genres plus légers, voire humoristiques à l'instar des sitcoms, appelant à davantage d'échanges et de commentaires in situ. Au contraire, les séries feuilletonesques ou évolutives, en général dites " sérieuses " (dramas), invitent à une attention plus soutenue. Ainsi, les rendez-vous à deux ou plus autour d'un de ces feuilletons tiennent plus difficilement la distance et chacun préférera bien souvent en fin de compte avancer à son propre rythme[5].
Dès lors qu'être " militant " du parti n'implique plus d'en être membre, il n'est plus requis de prendre part spatialement à son fonctionnement. Aussi, les frontières partisanes perdurent tandis que la clôture physique du parti sur lui-même est renforcée. Ce paradoxe est lié au fait que l'égalitarisme numérique ne fait en fin de compte que reproduire l'inégalité de statut réelle entre membres et non-membres du parti : si chaque " coopain " peut participer aux actions du parti, seuls pourront y faire valoir leurs opinions ceux qui y seront statutairement intégrés, c'est-à-dire qui disposeront du titre officiel d'adhérents.
Les questions soulevées par l'identification biométrique nous alertent sur la perte de sens à laquelle aboutirait en fin de compte une gestion purement techno-étatique de l'identité, soumise au seul impératif de fluidité et d'efficacité.